APHANIPTÈRES

APHANIPTÈRES
APHANIPTÈRES

Les Aphaniptères, ou Siphonaptères, ou puces, sont des insectes de petite taille, dépourvus d’ailes, à corps comprimé latéralement; toujours ectoparasites à l’état adulte, ils sucent le sang des vertébrés à sang chaud (mammifères, oiseaux). Chez eux, l’absence d’ailes n’est pas originelle, mais constitue une adaptation à la vie parasitaire. Ce sont des insectes évolués à métamorphoses complètes (holométaboles). On les rapproche des Diptères à cause de l’aspect de leurs larves, mais leurs affinités restent très incertaines.

Étude de quelques types

Les puces ont un aspect bien particulier (fig. 1 et 2) . Si leur aptérisme leur interdit le vol, la conformation de leurs pattes postérieures leur permet de se déplacer par des sauts qui peuvent atteindre 40 centimètres: les hanches et les fémurs de la 3e paire de pattes sont particulièrement développés et élargis. Leur régime est toujours hématophage; aussi leur appareil buccal est-il de type piqueur.

La tête, peu mobile, porte les yeux, les antennes et les pièces buccales (fig. 3):

a ) Les yeux, ou plutôt les vestiges oculaires, non fonctionnels, sont dépourvus d’ommatidies.

b ) Les antennes, logées dans des fossettes antennaires, sont courtes, formées de trois articles, dont le dernier, dilaté en massue, présente une dizaine de plis transversaux variables suivant les sexes et les espèces (fig. 4).

c ) Les pièces buccales (fig. 5), transformées en pièces vulnérantes capables de percer la peau des vertébrés, comprennent sept pièces: deux mandibules, deux maxilles, le labre-épipharynx, l’hypopharynx et le labium. Les mandibules ont le rôle le plus important lors de la piqûre, car elles sont allongées, aplaties, coupantes, dentelées à leurs extrémités, et cannelées sur leur face interne de manière à former un canal. Les maxilles, au contraire, courtes et triangulaires, ne paraissent pas être utilisées dans la piqûre. Elles portent des palpes de quatre articles.

Les autres pièces sont impaires. L’hypopharynx, perforé par un canal salivaire, est en relation avec la pompe salivaire; il est placé entre les mandibules. La salive injectée lors de la piqûre provoque les démangeaisons. Le labre-épipharynx est un stylet impair, court, cannelé ventralement. Le labium (ou lèvre inférieure) est court, mais il porte deux palpes labiaux légèrement concaves qui forment par leur réunion un fourreau contenant les autres pièces perforantes.

Parmi les caractères utilisés en systématique, il faut faire une place spéciale aux grosses épines courtes et robustes, de couleur noire, qui sont disposées en peignes et que l’on nomme cténidies . On les trouve principalement à la face inférieure de la tête (cténidies génales) et au bord postérieur du pronotum (cténidies pronotales). Naturellement, de nombreux autres caractères morphologiques sont utilisés en systématique, mais la disposition des cténidies constitue un caractère simple et facilement visible d’identification des espèces communes. C’est ainsi que la puce de l’homme (Pulex irritans ) ne possède aucune cténidie, la puce du chien (Ctenocephalides canis ) possède des cténidies pronotales et des cténidies génales (un peu différentes de celles de la puce du chat), tandis que la puce des oiseaux (Ceratophyllus gallinae ) possède seulement des cténidies pronotales (elle n’a pas de cténidies génales).

Les puces femelles peuvent pondre une centaine d’œufs, une dizaine par ponte. Les œufs restent rarement sur l’hôte, mais tombent le plus souvent à terre. Après trois à dix jours, suivant la température, il sort une larve vermiforme apode, très mobile (comparable aux larves des Diptères Mycétophylides). La tête porte une épine frontale (fig. 6), qui a servi à percer la coque de l’œuf lors de l’éclosion. Les pièces buccales sont broyeuses. La larve se nourrit donc de débris divers, et en particulier des déjections de ses parents. À la suite d’une mue, elle perd sa corne frontale et grossit. Arrivée au terme de sa croissance, elle vide son intestin et tisse le cocon à l’intérieur duquel aura lieu la nymphose.

Les Aphaniptères vecteurs de maladies

Outre le désagrément et la gêne que les puces causent à l’homme et aux animaux par leurs piqûres, elles peuvent transmettre plusieurs maladies microbiennes (parmi lesquelles la peste bubonique est la plus redoutable) et servent d’hôte intermédiaire à plusieurs vers parasites.

La peste bubonique causée par le bacille de Yersin (Pasteurella pestis ) est connue depuis la plus haute antiquité. Elle a provoqué la mort d’un nombre considérable d’individus au cours des grandes épidémies. Malgré l’importance qu’elle présente, ce n’est qu’une maladie accidentelle de l’homme: c’est en réalité une maladie des rongeurs (rats, spermophiles, marmottes) qui représentent le réservoir de germes pesteux.

Le médecin français P.-L. Simond (1898) a découvert le rôle des puces dans la transmission de la maladie: pris sur un rat mort de peste, ces insectes pouvaient contaminer des animaux sains. Il a montré de plus que les bacilles pesteux se multipliaient dans le tube digestif de l’insecte. En effet, si toutes les puces sont susceptibles de rejeter des bacilles dans leurs déjections et de contaminer l’homme à l’occasion des lésions de grattage, ce qui est exceptionnel, un petit nombre d’insectes seulement transmet la maladie par piqûre, ce qui est le mécanisme habituel de transmission. Chez certaines puces, en effet, le bacille prolifère tellement que la culture bactérienne oblitère le proventricule de l’insecte qui ne peut plus s’alimenter, car le sang aspiré est arrêté à ce niveau (fig. 7). Ce sang se souille de bacilles et est régurgité dans la plaie avec les germes virulents. Le principal vecteur de la peste est Xenopsylla cheopis , espèce cosmopolite vivant aux dépens de plusieurs rongeurs et insectivores, le plus souvent le rat noir (Rattus rattus ). Les autres espèces de puces n’ont qu’un rôle secondaire dans la dissémination de la maladie.

Les puces peuvent également transmettre d’autres maladies : le typhus endémique, ou typhus murin (Rickettsia mooseri ), la tularémie, la leishmaniose du chien et peut-être la leishmaniose infantile. Ceratophyllus fasciatus est l’hôte intermédiaire habituel de Trypanosoma lewisi du rat.

Les puces peuvent servir d’hôte intermédiaire à certains Cestodes. Elles hébergent le cysticercoïde de Dipylidium caninum. Pulex irritans peut également transmettre deux Cestodes des rongeurs: Hymenolepis fraterna et diminuata. Elles peuvent aussi servir d’hôte intermédiaire à certains filaires (Nématodes): Dirofilaria immitis du chien et du chat.

aphaniptères
n. m. pl. ENTOM Syn. siphonaptères.

aphaniptères [afaniptɛʀ] n. m. pl.
ÉTYM. 1846; comp. du grec aphanês « caché », et pteron « aile ».
Zool. (vx). Sous-ordre d'insectes (rattaché aux diptères) ne comprenant qu'une seule famille, celle des Pulicidés. Puce.Au sing. || Un aphaniptère.
tableau Classification des insectes.

Encyclopédie Universelle. 2012.

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